Bouleversant témoignage de la conversion et la persécution de Parham, chrétien iranien

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« Imaginez que vous vous noyez et que vous ne savez pas nager. Pendant que vous essayez de vous sauver, et pendant que vous étouffez, quelqu’un vient vous sauver. Jésus-Christ a fait la même chose pour moi. »

Parham Mohammadpour est un chrétien iranien. Il a confié son témoignage à Article 18, dans lequel il révèle les pressions « étouffantes » qui l’ont forcé à quitter l’Iran.

Dès le ventre de sa mère, Parham a subi la violence.

« Ma sœur aînée est née avec un handicap, alors mes parents ont décidé de ne plus avoir d’enfants. Mais ma mère est tombée enceinte sans le vouloir et ils ont décidé d’avorter. Ma mère soulevait des objets lourds et prenait des injections, mais aucune de ces choses n’avait d’effet. »

Il l’affirme, « c’était la volonté de Dieu que j’entre dans ce monde, mais je suis aussi né avec un handicap ». Son handicap, comme celui de sa sœur, sont vécus comme une « honte » par son père. Il grandit sans l’amour de son père qui lui répète que Dieu a décidé de le faire souffrir.

« Non seulement mon père ne m’aimait pas, mais il utilisait des mots blessants envers moi, qui provenaient de sa propre honte et frustration intérieures. Des mots tels que : ‘si tu avais dû être une bonne personne, tu serais né en bonne santé, Dieu savait certainement que tu n’allais pas être une bonne personne, et c’est pourquoi il t’a fait souffrir de cette façon’. C’était très douloureux d’entendre ces mots de mon père. »

À 10 ans, il devient musulman et s’implique dans la mosquée locale, mais dans le secret, il dit à Dieu, « je ne peux pas croire que vous ne parliez qu’aux imams, je veux aussi entendre votre voix ».

Dans le même temps, Parham se décrit « triste », « anxieux » et « agressif envers sa famille ».

« Chaque nuit, je souhaitais mourir et ne pas me réveiller le matin. Mes journées étaient dépourvues de vie et d’espoir. Je ne suis jamais allé chez le médecin concernant ces pensées dépressives, mais petit à petit ce vide intérieur m’a conduit à une tentative de suicide sans succès. »

Il tombe inconscient et fait un rêve qu’il décrit comme « étrange ».

« J’étais au bord d’un précipice, au bord d’une vallée sombre où rien n’était visible. Je me suis jeté dans la vallée, mais je n’y suis pas tombé. J’ai plané entre le sol et l’air, et j’ai entendu une voix dire : ‘Je suis’. »

Un jour quelqu’un donne à son cousin l’Évangile de Jean. Comme il ne souhaite pas la lire, il la donne à Parham, qui finit par l’étudier, « par curiosité ».

Arrivé au chapitre 9, le verset 2 le bouleverse.

« Une nuit, je suis arrivé au chapitre 9, verset 2 : ‘Ses disciples lui posèrent cette question : Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ?' »

Cette phrase, Parham l’avait entendue à de nombreuses reprises.

« Je suis devenu triste et agité, j’ai jeté le livre et j’ai dit avec colère : ‘Je n’ai pas choisi le christianisme, vous [Jésus] êtes venu après moi, alors sauvez-moi ou sortez de ma vie !’ J’ai pleuré cette nuit-là jusqu’au matin, mais je n’ai pas bien compris la raison de mes larmes amères. »

Le lendemain, il décide de lire la suite pour connaître la réponse de Jésus.

« J’étais terrifié et tremblant quand j’ai ouvert le livre, pensant que peut-être j’entendrais une réponse comme les paroles douloureuses prononcées par d’autres, et que je serais déçu par Christ. Mais quand j’ai lu Jean 9:3, Jésus a répondu : ‘Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient révélées en lui.’. Cette réponse a enlevé le lourd fardeau qui avait été avec moi pendant les 22 années de ma vie. »

Parham explique avoir été soudainement rempli de « la légèreté et la paix » qu’il avait cherchées toutes ces années.

« Je me suis agenouillé avec un grand empressement et j’ai dit : ‘Dieu, je t’invite dans ma vie’ ! »

Alors qu’il poursuit ses études, un étudiant voit que Parham a une Bible. Il vient le voir pour lui proposer d’aller à l’église. Parham ne savait alors pas qu’il y avait des églises en Iran.

Parham se rend à l’église selon un protocole strict établi pour garantir la sécurité des chrétiens.

« Par exemple, les jours de réunion, j’appelais les membres de l’église depuis le téléphone public dans la rue et les informais avec des mots de code de l’adresse et de l’heure de la réunion. »

Plus tard, il ouvre un commerce avec d’autres amis chrétiens. Mais alors qu’ils se trouvent dans leur garage, quelqu’un frappe à la porte, affirmant avoir endommagé leur voiture. Mais il s’agit en fait d’une attaque.

« Dès que nous avons ouvert la porte, environ huit personnes portant des cagoules et des fusils sont entrées dans le garage. J’ai eu très peur quand j’ai vu leurs armes et leur comportement agressif, et j’ai pensé qu’il s’agissait de voleurs. L’un d’eux m’a giflé violemment et m’a dit : ‘Allonge-toi sur le sol’ ! »

Il s’agissait en fait d’agents du renseignement qui avaient un mandat contre ses deux amis. Les agents confisquent leurs Bibles, leurs téléphones, leur ordinateur ainsi que d’autres objets liés à leur foi chrétienne.

Les deux amis sont emmenés, lui est menacé.

« Ton mandat n’a pas encore été émis ! Le verdict pour tes amis est clair : ils risquent la prison à vie ou l’exécution ! »

Quand ils l’interrogent, Parham comprend que les agents connaissent les noms de la plupart des membres actifs de leur communauté.

« Nous vous avons surveillé pendant environ trois mois, et maintenant nous avons décidé de venir vous chercher. Alors ne pense pas être libre ! Nous te contacterons bientôt, et tu devras venir pour un interrogatoire. »

Dans l’angoisse, il contacte un de ses amis chrétiens qui lui annonce :

« La nuit dernière, au même moment, des agents du ministère du Renseignement se sont rendus en voiture dans chacune des villes où nous avions des réunions d’église de maison et ont arrêté un grand nombre de personnes de chaque groupe, et notre pasteur. »

Deux jours après, Parham est lui aussi embarqué par les agents du renseignement.

« Lorsque je suis entré dans cet endroit, j’ai entendu les voix de divers prisonniers torturés. Parce que j’avais les yeux bandés, je ne sais pas si les sons étaient réels ou s’ils voulaient juste me faire peur. J’ai été emmené dans une pièce sombre et mis sur une chaise. L’interrogateur est entré dans la pièce, une cagoule sur le visage. »

Au cours de l’interrogatoire, Parham comprend que les agents sont au courant de tout ce qui touche à sa communauté. Plutôt que de nier, il préfère leur raconter ce que Dieu a fait dans sa vie.

« Imaginez que vous vous noyez et que vous ne savez pas nager. Pendant que vous essayez de vous sauver, et pendant que vous étouffez, quelqu’un vient vous sauver. Jésus-Christ a fait la même chose pour moi. J’étais coincé dans la boue et le Christ m’a donné la vie. Je lui dois pour le reste de ma vie. J’ai peur de la mort et je ne nie pas ma peur, mais je sais que si je meurs, je serai avec Dieu dans son royaume. »

Parham est alors menacé. Il décrit une « atmosphère terrifiante ». « J’avais l’impression d’étouffer », affirme-t-il alors. Il est considéré comme un « fauteur de trouble national » qui coopère avec des pays étrangers.

Les interrogatoires s’enchaînent, mais Parham tient bon.

« Même si vous me coupez en morceaux, je n’abandonnerai pas ma foi en Jésus-Christ. Il est mon sauveur ; il m’a sorti de la décharge et je ne le renierai jamais. »

Les agents des renseignements finissent par lui rendre une partie du matériel confisqué mais refusent de lui rendre sa Bible.

Les jours qui suivent, il a toujours l’impression d’être suivi quand il sort de chez lui. Quelques mois plus tard, le verdict du juge tombe :

« Soit vous quittez l’Iran, soit vous restez en Iran et vous devrez aller en prison pendant environ trois à cinq ans. »

Parham fait le choix à contre-cœur de quitter l’Iran. Il vit désormais en Turquie et parle de moments difficiles, dans la solitude, mais avec la joie d’avoir pu se faire baptiser.

M.C.


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